Conditions des microprêts avec Diku Dilenga

Les bases de la gestion des services de microfinance de Diku Dilenga sont similaires de celle de Jamii Bora. Jamii Bora est l’organisation démarée en 1999 avec 50 femmes mendiantes ayant reçus des prêts de 5 $ chacune, et l’organisation compte maintenant plus de 170.000 membres (fin 2007). Les clefs du succès de Jamii Bora offrent la même perspective de succès à Diku Dilenga.

Les conditions d’attribution

Les prêts ne sont attribués à des individus isolés. Il y a plusieurs raisons à cela :

  • C’est difficile de faire confiance sans demander une garantie matérielle ou financière.
  • Si l’individu éprouve des difficultés à rembourser, cela risque d’empirer sa situation !

Ainsi, Diku Dilenga offre les prêts à des groupes d’individus, composés d’au moins 5 personnes. La solidarité du groupe permet de circonvenir aux difficultés temporaires d’un de ses membres, et la confiance donnée au groupe permet de s’affranchir d’avoir recours à des garanties matérielles ou financières. Pour montrer leur engagement, les groupes (et donc chacun de ses constituants) doivent devenir membres de Diku Dilenga. Si cela ne peut se faire par écrit, les demandes verbales cautionnées par une paroisse, un chef de quartier, ou autres, suffisent.

Une fois qu’un groupe s’est joint à Diku Dilenga en vue d’obtenir un prêt, le personnel de Diku Dilenga procède à son évaluation socio-économique. Diku Dilenga n’offre des prêts qu’à ceux ayant déjà démarré une activité rémunératrice. L’exemple de Jamii Bora nous montre que les entrepreneurs soutenus par les microprêts embauchent les gens de leur connaissance, et leur succès se propagent donc à leurs semblables pauvres aussi ! C’est en fonction du capital déjà investi que le montant du prêt est décidé.

Par exemple, une femme produisant des fruits frits et disposant de poêlons, de charbon et de bidons d’huile pourra voir son immobilisation estimée à 10 $. Diku Dilenga offre souvent de prêter à la hauteur de l’évaluation, c’est-à-dire de 10 $.

Une fois l’évaluation socio-économique complètée, le groupe d’emprunteurs (qui sont très souvent composés exclusivement de femmes) doit suivre une formation. En fonction de la disponibilité de chacun, cela peut s’étaler sur une à deux semaines. Établir la confiance, le respect et enseigner de bonnes pratiques de conduite d’affaires sont des éléments clefs du microcrédit. Donner directement 100 $ à une pauvre personne sans éducation ni expérience avec les prêts risque souvent de se transformer en perte sèche pour le prêteur.

Les prêts ne se cumulent pas. Un autre prêt peut démarrer à l’échéance du premier, ou alors jusque deux semaines avant la fin du premier prêt.

L’attribution et le versement

Quand Diku Dilenga dispose des fonds suffisants (parce que d’autres groupes remboursent, parce que Diku Dilenga obtient un prêt ou un don), un groupe est choisi pour recevoir le montant équivalent à l’évaluation de chacun de ses membres.

Mais le versement n’est pas immédiatement généralisé : un premier membre est tiré au sort et reçoit son allocation. C’est quand ce premier membre commence à rembourser, qu’un second est tiré au sort et reçoit son allocation. Et ainsi de suite. Ce mode d’allocation en cascade limite les risques et forgent la solidarité dans le groupe.

Le prêt est garantit par un prelèvement de 1%. Sur le prêt de 10$, cela impute 10 centimes. Le taux de remboursement extrêmenent élevé fait que cette garantie reste minime.

Le mode de remboursement

Les prêts de Diku Dilenga ont des échéances de 26 semaines. Les banques traditionnelles ont des échéances de 1 à 3 mois.

Le taux d’intéret offert par Diku Dilenga est de 3% par semaine et s’applique sur le capital restant à rembourser. Les banques traditionnelles imposent le taux d’intérêt sur la totalité du capital durant la période de remboursement.

Par exemple, le prêt de 10$ remboursé au ryhtme de 60 centimes par semaine coûte 4,00 $ avec la méthode de Diku Dilenga, contre au mois 5,50 $ selon la méthode traditionnelle.

Avec les banques traditionnelles, dont les taux varient de 17 % à 25 % pour un mois, un tel crédit sur 6 mois coûterait entre 6 et 8 $. Il y a aussi les prêts usuriers qui pratiquent des taux supérieurs à 50 % par mois, mais cela n’est guère raisonable…

Les remboursements sont effectués chaque semaine, le samedi généralement. Mais certains emprunteurs, motivés par le groupe et qui réussissent, viennent même rembourser avant ces échéances et remboursent le tout avant terme. Diku Dilenga n’impose aucune pénalité dans ce cas. Ce comportement est même encouragé, car il dégage des fonds pour les groupes en attente.

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